Son origine est inconnue mais la poire Maude ne se rencontre guère qu'en Haute-Savoie ou dans les départements limitrophes où elle a put s'étendre quelque peu (pays de Gex par exemple). Il semble qu'elle soit née d'un semis de  hasard  dans les environs de bonneville et qu'en raison de ses qualités exceptionnelles  pour le cidre, elle se soit rapidement propagée.
Son nom vient sans doute du patois savoyard Modaz qui signifie cidre et qui par dérivé a donné Moda et Maude
Car ce fruit était considéré par nos ancêtres comme la meilleure poire pour le jus. Elle était et reste encore la référence en la matière.

EXTRAITS POMOLOGIQUES :
La poire Maude est peu citée dans les ouvrages anciens  mais on a pu retrouver quelques traces :
- Un article dans le bulletin de la Société botanique de France (voir ci-dessous)
- Un petit filet dans l'ouvrage américain « PEARS OF NEW-YORK » reprenant une description Parue dans :
- Le guide pratique de l'amateur de fruits. Description et culture des variétés de fruits classées par séries de mérite composant les collections pomologiques de l'établissement horticole des Frères Simon-Louis A Plantières les Metz en Lorraine annexée. Suivi d'une table générale alphabétique de tous les synonymes connus, Français et étrangers appartenant à chaque variété. Par O. THOMAS--NANCY : 1876--2e édition PARIS et NANCY 1895
- Détermination rapide des fruits de J. Vercier  -  Pommes et poires  - 1934 et 1949
M HENON de la Société Botanique de France écrivait en  1866
Les poires doivent être cueillies à la main, et non point abattues ainsi qu'on le fait ordinairement, soit avec une gaule comme les noix, soit en secouant les branches. Dans le premier cas, la gaule casse les bourgeons et les bourses à
fruit, qui sont très-fragiles; la poire, qui est très-pesante, perd une partie de son jus en se brisant à terre; de plus, quand les fruits sont cassés, on est obligé de les presser tout de suite, sans quoi ils pourrissent. Le cidre fait avec des
fruits cassés est moins clair et devient plus roux.
La différence du prix de revient de la cueillette faite à la main est plus que compensée par l'avantage de ne pas briser les bourgeons à fruit. Quand la récolte est faite à la main, on peut attendre quelques jours avant de faire la pressée; les poires mûrissent davantage et donnent un cidre de meilleure qualité. Il lie faut cependant pas attendre plus (le six à huit jours; un plus long retard fait perdre une partie du jus, le fruit rend moins. Pressé tout de suite après la cueillette, le Cidre est plus clair, plus blanc.
Je ne connais aucune poire qui contienne autant de jus que la poire Maude. L'eau en jaillit lorsqu'on la coupe avec le couteau, et la petite quantité de marc qui reste, après la fabrication du cidre, parait disproportionnée avec celle des poires écrasées. C'est à tel point que des cultivateurs affirment sérieusement qu'à volume égal la poire Maude donne plus de suc que le raisin.
Le cidre de Maude est capiteux, de bonne qualité, de belle apparence. Un préjugé faisait croire qu'il ne pouvait guère se conserver au delà de six mois.
J'en ai bu de fort bon qui avait plus d'une année, et je suis convaincu que fabriqué convenablement il pourra se conserver longtemps.
A Ville la grand, village de la Haute-Savoie, sur l'extrême frontière, à 6 Kilomètres de Genève où j'écris cette note, le Poirier Maude commence à se répandre. Il n'y en a pas encore de gros ; cependant de jeunes arbres d'un mètre de circonférence donnent déjà environ un hectolitre de cidre chacun. Le plus âgé des environs, qui a 5 décimètres de diamètre, en a produit jusqu'à 6 setiers (324 litres). Quand l'arbre est vieux, il devient très-gros et d'un grand rapport. Dans les environs de Bonneville, au Réret, il existe, dans une ferme appartenant à  M. Jacquier, un vieux pied de Poirier Maude qui produit dans les bonnes années jusqu'à 16 setiers de cidre, c'est-à-dire quatre mâconnaises;. On m'en a cité un autre qui a donné 17 setiers et demi, c'est-à-dire près de mille litres. Lorsque ce cidre est encore à l'état de moût, on s'en sert pour faire de bon vin cuit.


PEARS OF NEW-YORK   - U.P. HEDRICK  - Albany  - 1921 
State of New York--department of agriculture :
A french perry pear abundantly cultivated in the Haute-Savoie, France.
Fruit medium, globular, grayish-green washed with red; flesh coarse, remarkably juicy.